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E.N.S.O.
(EL NINO-SOUTHERN OSCILLATION)

3ème PARTIE


E.N.S.O.

DESCRIPTION

INDEXES ET TECHNIQUES DES
PREVISIONS D'ENSO

P.D.O.

  • LA NIÑA CLASSIQUE

Dans ce phénomène d'oscillation, E.N.S.O., la phase froide se nomme La Niña. Cette dernière est tout l'opposée d'El Niño ce qui se voit dans les anomalies de la SST et de la pression atmosphérique du Pacifique.

Les eaux du Pacifique de l'Est sont plus froides que la normale et les eaux de l'Ouest du Pacifique sont plus élevées.

Les pressions atmosphériques sont plus faibles à l'Ouest mais plus élevées à l'Est.

                      

Lors du phénomène La Niña la thermocline descend à l'Ouest du
Pacifique et remonte à l'Est. Les Alizés sont plus forts et les eaux
du littoral du Chili et du Pérou ont une température plus froide.

- CAUSE DE LA NINA CLASSIQUE

La survenue de ce phénomène dépend de la réflexion des ondes océaniques sur les côtes indonésiennes ou de l'Amérique du Sud. Quand les ondes de Kelvin se réfléchissent sur les côtes de l'Amérique du Sud en ondes de Rossby vers l'Ouest, la thermocline remonte à l'Est du Pacifique et descend à l'Ouest. Alors la température de la surface de l'océan varie. L'eau froide de la thermocline qui remonte, refroidit le Pacifique de l'Est, ce qui cause une instabilité du couplage de l'atmosphère-l'océan. Les Alizés soufflent plus fort poussant les eaux chaudes de la surface vers l'Indonésie et l'Australie ce qui permet la remontée des eaux froides à la surface.

Ces anomalies de la température de la surface du Pacifique renforcent les dépressions de l'Indonésie et de l'Australie et les anticyclones du Pacifique de l'Est.

 

 

 

- LES CONSEQUENCES

La Niña classique est un phénomène qui est tout l'opposé d'El Niño classique et a donc des conséquences opposées.

Les eaux sont plus chaudes en Indonésie se réchauffent peu à peu atteignant 29°C et le niveau de la mer s'élève de 40 cm sur les bords ouest du bassin. Ce qui amplifie les précipitations au sud-est de l'Asie et à l'est de l'Australie et cause d'importantes inondations. Les moussons sont aussi anormalement fortes en Inde. L'Afrique du Sud connaît aussi des précipitations plus importantes.

Mais les îles intertropicales du Pacifique Central et de l'autre coté du Pacifique : le Sud de l’Amérique du Nord, le Nord du Mexique et la Californie... connaissent des périodes de sécheresses prononcées.

Ce phénomène climatique augmente le nombre de cyclones dans l'Atlantique comme il diminue le cisaillement vertical des vents. Dans le Pacifique les forces et la trajectoire des tempêtes sont différentes comme le jet-stream change de latitude, ils sont moins fréquents.

La Nina de décembre à février


La Nina de juin à août

Frais et pluvieux Chaud et pluvieux
Chaud et sec Frais et sec
Frais Sec
Pluvieux Chaud

 

 

Variation de la position du Jet stream pendant La Nina


Cliquez ici pour voir une animation de l'évolution
de couche de la neige d'août à juillet pendant les
années la Nina (1973/74, 1975/76 et 1988/89).
Les tonalités rouges indiquent moins de couverture de neige, et
les tonalités bleues indiquent plus de couverture de neige.

- LA NINA MODOKI

Depuis 2007 un nouveau type de La Niña fut découvert d'après l'analyse d'une équipe japonaise qui ont nommée celui-ci La Niña Modoki en japonais. Il se distingue de son cousin par son impact spécifique sur la circulation atmosphérique globale.

Traditionnellement, La Niña classique est associée au refroidissement dans l'Est du Pacifique tropical (Niño 1+2 et 3). Cependant, lors du La Niña Modoki l'anomalie de la température de la surface de la mer (SST) dans l'Est du Pacifique n'est pas affectée par un refroidissement mais plutôt par un réchauffement tout comme l'Ouest du Pacifique équatorial, alors qu'une anomalie froide affecte le centre du Pacifique équatorial (Niño 3.4). Ces gradients zonaux de la SST se traduisent par une anomalie de la circulation deux cellules Walker sur le Pacifique tropical, avec une région humide dans l'Est et l'Ouest du Pacifique. La thermocline ne bascule pas de la même façon puisque lors du La Niña classique celle-ci remonte à l'Est du Pacifique équatorial pour s'enfoncer à l'Ouest alors que lors de son cousin la thermocline remonte au centre de l'océan Pacifique équatorial et s'enfonce à chaque extrémité du Pacifique.


Comparaison lors de la situation du La Niña classique (a) et du La Niña Modoki (b)

Lors du La Niña classique la côte Ouest des Etats-Unis est sêche mais pendant La Niña Modoki elle est plutôt humide. Tandis que lors du La Niña classique il y a une augmentation significative des précipitations sur le Nord et le Sud de l'Australie, voilà que l'événement Modoki semble conduire à une augmentation à grande échelle des précipitations sur le Nord-Ouest et Nord de l'Australie. L'Inde aussi serait touché par plus de précipitations avec ce deuxième type de La Niña.

 

INDICES ET TECHNIQUES DES PREVISIONS D'ENSO

  • Les indices d'E.N.S.O.

La température de la surface des océans et la pression sont mesurées constamment par des satellites autour de la Terre (Poseidon, Jason...) et des bouées ancrées. A partir de ces données sont calculés des indexes permettant d'avoir une idée sur l'évolution d'ENSO.

  1. - Avec l'anomalie du SST (Température de la surface de l'océan), on a quatre indices qui sont calculés différemment ou plutôt dans différents lieux.

    • El Niño 1+2 (0-10°Sud) (90°Ouest-80°Ouest),
    • El Niño 3 (5°Nord-5°Sud) (150°Ouestt-90°Ouest),
    • El Niño 4 (5°Nord-5°Sud) (160°Est-150°Ouest),
    • El Niño 3.4 (5°Nord-5°Sud) (170-120°Ouest).
    C'est la différence de la SST mensuelle à la moyenne mensuelle normale de la SST.
    Exemple, si en décembre à (0-10°Sud) (90°Ouest-80°Ouest),on mesure une moyenne de la SST de 22,32°C l'index est de -0,52 comme la moyenne de décembre est de 23,84°C à 0-10°Sud) (90°Ouest-80°Ouest).

    Quand ces indices sont positifs cela signifie qu'il y a El Niño et lorsqu'ils sont négatifs c'est qu'il y a La Niña.


Voici les zones de l’océan où sont mesurées les
moyennes de la SST pour calculer les indices du ENSO

Ce graphique a été créé puis est mis à jours suivant les données de la NOAA


  1. - Puis on peut suivre l’évolution des phases ENSO avec le SOI qui est un indice de l'atmosphère, calculé avec les pressions de Darwin (nord de l’Australie) et de Papeete (station de FAAA à Tahiti, gérée par Météo-France). En effet, lorsqu’il est négatif, c’est une phase El Niño et lorsqu’il est positif c’est une phase La Niña contrairement aux autres indices.

    Ce graphique a été créé puis est mis à jours suivant les données de la NOAA



  2. - On a aussi le J.M.A, (Japan Meteorological Agency) un nouvel indice basé aussi sur la SST. Il est appliqué sur une moyenne de cinq mois (4° Nord-4° Sud) et (150° Ouest-90°Ouest). Les données mensuelles de cet indice vont de 1848 à maintenant. Quand cet indice est positif cela signifie qu'il y a El Niño et inverse lorsqu'il est négatif.

    Ce graphique a été créé puis est mis à jours suivant les données du
    Center for Ocean-Atmospheric Prediction Studies (COAPS)


  3. Puis vient le T.A.O. (Ocean Tropical Atmosphere) un index créé à partir de 70 bouées ancrées couvrant le Pacifique équatorial entre 8° Nord et 8° Sud. Ils mesurent les conditions atmosphériques de la surface (vent, humidité, précipitations, flux radiatif) et les conditions océaniques de la surface et de la subsurface jusqu'à 500 m de profondeur (la température, les courants et la salinité). Tout est organisé par les États-Unis, la France, le Japon et Taiwan.