L'EFFET
DU SOLEIL
SUR LE CLIMAT
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4ème PARTIE
LES
RAYONS COSMIQUES
Notre planète
est bombardée de particules cosmiques de haute énergie
(des noyaux d'atomes) venant des autres étoiles et
des supernovas. Ce sont des rayons cosmiques. La
magnétosphère dévie la plupart des
rayons cosmiques mais certains arrivent dans l'atmosphère
et y provoquent des réactions. À l'équateur
magnétique les particules de faible énergie
sont renvoyées de nouveau vers l'espace par le champ
magnétique terrestre mais aux pôles magnétiques
les particules de toutes énergies peuvent suivre les
lignes du champ vers le bas jusqu'au dessus de l'atmosphère.
Le physicien Scott E. Forbush a remarqué en 1937 que
les éruptions solaires atténuaient le flux des
rayons cosmiques. C'est ce qui a été prouvé
par la sonde Pioneer 5 en 1960 et qui s'appelle l'effet Forbush.
Donc lorsque l'activité solaire est au maximum, la
Terre reçoit moins de rayons cosmiques et lors du minimum
de l'activité solaire elle en reçoit plus.

Lors du maximum
de l'activité solaire du cycle
de Schwabe le vent solaire empêche ces particules
d'arriver su Terre alors que pendant le minimum de l'activité
solaire le vent solaire est moins important donc l'atmosphère
terrestre reçoit plus de rayons cosmiques. La variation
de la quantité de rayons cosmiques reçue par
notre planète est approximativement de 20% entre le
maximum et minimum de l'activité solaire.
Les rayons
cosmiques d'une énergie de :
- 108eV
soit de basse énergie sont produits par le Soleil
- 1015eV
sont produits par les supernovas
- 1017eV
sont produits par les pulsars
- 1018eV
sont produits par les galaxies à noyau actif (?)
- 1020eV
sont produits par des astres inconnus

Ce
schéma représente le nombre mensuel de tache
solaire (ligne en pointillée) et l'intensité
du rayonnement cosmique (ligne solide). Notez l'anti-corrélation
entre
l'intensité du rayonnement cosmique et l'activité
solaire.
- L'ACTION
DES RAYONS COSMIQUES
Trois chercheurs danois (Knud Lassen, Eigil
Friis-Christensen et Henrik Svensmark) pensent avoir expliqué
comment le climat est influencé par le Soleil. A partir
des données de 1984 à 1990 de trois satellites
ils ont conclu que la variation des rayons cosmiques entrant
dans l'atmosphère était la même que celle
de la nébulosité. Puis en 2011 les résultats
de lexpérience du CERN baptisée CLOUD
ont montré que les rayons cosmiques multipliaient au
moins par dix la fabrication des noyaux. Cependant même
sil est vrai quavec ces rayons cosmiques augmente
dun facteur dix ces nuages, même avec cet effet-là,
on est encore loin de la concentration nécessaire pour
expliquer la condensation des nuages. Car dans le compte rendu
de CERN/CLOUD
ils nous disent : "Deuxièmement, nous avons
trouvé que les taux naturels d'ionisation atmosphérique,
résultant des rayons cosmiques, peuvent amplifier la
nucléation dans les conditions de notre travail (NdT
: C'est à dire uniquement avec des traces d'acide sulfurique
et d'ammoniaque) d'un facteur pouvant aller jusqu'à
10. L'amplification par les ions est particulièrement
prononcée aux températures froides de la moyenne
troposphère et au dessus, où CLOUD a trouvé
que l'acide sulfurique et la vapeur d'eau peuvent nucléer
sans l'addition de vapeurs additionnelles.
Ce résultat laisse la porte ouverte à la possibilité
que les rayons cosmiques peuvent influer sur le climat. Cependant,
il est prématuré de conclure que les rayons
cosmiques ont une influence significative sur le climat tant
que les vapeurs nucléantes additionnelles n'ont pas
été identifiées, leur taux d'amplification
par les ions ait été mesuré et que leur
effet final sur les nuages ait été confirmé."
Les nuages qui se
forment à basse altitude sont relativement chauds
et composés de fines gouttelettes d'eau. Ils refroidiraient
la planète par réflexion de la lumière
solaire vers l'espace. Mais les nuages qui se créent
en haute altitude, sont plus froids comme ils sont composés
de particules de glace et ont la possibilité de réchauffer
la terre en piégeant la chaleur.
D'après
les données satellitaires depuis 1980, Henrik Svensmark
et N.D. Marsh ont conclu que c'est surtout les nuages les
plus bas (moins de 3 km d'altitude) qui varient le plus
suivant l'intensité du rayonnement cosmique.

Ces trois schémas nous
montrent la variation en pourcentage de la couverture
nuageuse de haute altitude (au-dessus de 8 km d'altitude),
moyenne altitude
(3 à 8 km), et basse altitude (en dessous de
3 kms) de 1983 à 1994 (lignes minces). Sur chaque
graphique on a le nombre de neutrons enregistré
soit l'inverse de la variation de l'activité
solaire (lignes épaisses), représentant
le flux de rayons cosmiques entré dans l'atmosphère.
Le changement de la basse couverture nuageuse suit le
flux des rayons cosmiques qui varient
suivant le cycle solaire de 11 ans.
(données
de G. Campbell et C. Lopate. Mis à jour par
E. Friis-Christensen par sa communication
personnelle avec Marais N. et H. Svensmark le 6 mars
2000, NASA Atelier de Recherche
sur le Soleil et le Climat dans Tucson, en premier
Arizona.).
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Voici la même comparaison entre l'intensité
des rayons cosmiques
(courbe rouge) et de la courbe
du taux de couverture nuageuse à
basse altitude (courbe bleue)
mais cette fois ci de 1980 à 2005.
Source : ESA
Space-weather
Quand ces particules cosmiques entrent dans l'atmosphère
elles attireraient les molécules d'air et donc faciliteraient
la condensation de la vapeur d'eau de l'atmosphère
sous forme de nuages d'après ces chercheurs. Puis
d'après les données du satellite ERBE (Earth
Radiation Budget Experiment) lancé en 1984, les nuages
refroidissent la Terre en absorbant et réfléchissant
une certaine quantité des radiations solaires. Donc
l'albédo de la Terre
est plus fort lors du minimum du cycle solaire que lors
du maximum.
Pour notre planète l'albédo est
en moyenne de 30 % :
- 5 à 10 % sur les mers sans nuages
- 10 à 15 % au dessus des forêts
- 30 à 50 % sur les déserts
- 60 à 85 % sur la neige et la glace
Suivant la quantité et les types de nuages,
L'albédo de la Terre est très différent.
Les nuages réfléchissent davantage de
lumière vers l'espace que le ciel sans nuages.
la taille et l'épaisseur des nuages, ainsi
que la taille et le nombre de gouttelettes à
l'intérieur du nuage font varier l'albédo
des nuages.
Les nuages composés de grosses gouttes
d'eau ou possédant beaucoup de gouttes d'eau
réfléchissent plus de lumière
vers l'espace.
Les albédos des différents nuages
d'après J. Gourdeau.
Eau
8 %
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Cirrus
20-40 %
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Stratus
40-65 %
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Cumulus
75 %
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Cumulonimbus
90 %
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Les nuages ont un albédo supérieur
à la surface de la Terre sans nuages. Donc
ils réfléchissent plus de rayonnement
solaire vers l'espace que ne le ferait la Terre sans
nuages ce qui fait qu'il y a moins d'énergie
disponible pour chauffer la surface terrestre et l'atmosphère.
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LES
EFFETS DU SOLEIL
SUR LE CLIMAT
Le Soleil est notre source d'énergie
la plus importante. La constante solaire est de 1368 W/m2.
Donc la moyenne de l'énergie reçue par la
Terre des pôles à l'équateur est le
quart de la constante solaire soit 342 W/m2.
Sur les 342 W/m2 que la Terre
reçoit du Soleil seul 160 W/m2 atteint
le sol comme 102 W/m2 sont réfléchis
(82 W/m2 par l'atmosphère et 20 W/m2
par la surface terrestre) et 80 W/m2 sont absorbés
par l'ozone
de la stratosphère, la vapeur d'eau et le dioxyde
de carbone de la
troposphère.
Pour que la Terre atteigne une température
de 15°C il faudrait 390 W/m2. Les 330
W/m2 manquants sont fournis par l'atmosphère
et constituent ce que l'on appelle l'effet de serre.
Mais il n'a pas encore été trouvé
le mécanisme qui fait qu'une petite variation
d'énergie du Soleil entraîne une modification
significative du climat.
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De la revue Ciel & Espace
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Quand l'activité solaire varie c'est
l'émission d'ultraviolet qui change le plus. La
variation de l'ultraviolet contribue pour 30% à la
variation de la constante solaire et a des effets sur la couche
d'ozone stratosphérique. Lors du minimum du cycle de
Schwabe, la Terre reçoit moins d'ultraviolet ce qui
conduit à créer moins d'ozone dans la stratosphère
alors que lors du maximum on a une augmentation
de 1 à 2 % de la concentration en ozone. Ce
dernier participe à l'effet de serre en absorbant l'infrarouge
et donc cela pourrait expliquer l'élévation
ou la baisse de la température lors des maximas ou
minimas du cycle de Schwabe.
Il y a aussi des effets sur la biosphère,
la température de la stratosphère
(bilan thermique et dynamique), capable d'entraîner
des modifications jusque dans la troposphère, sur la
circulation atmosphérique et la formation des
nuages. Quand l'activité solaire
est au maximum et que l'ozone
est plus abondante, ce dernier réchaufferait la stratosphère,
intensifierait la circulation de la cellule de Hadley, déplacerait
les dépressions des latitudes moyennes vers le nord
et permettrait de reproduire les derniers résultats
de Labitzke et Van Loon.

Variation de la couche d'ozone stratosphérique
(en unité Dobson) d'après les données
TOMS (Total Ozone Monitoring Spectrometer) sur la latitude
65°N-65°S. La ligne en
tirets représente le cycle solaire de 11 ans par
la moyenne annuelle du flux solaire.
L'éruption volcanique du Pinatubo en juin 1991 est
indiquée pour montrer l'effet.
L'astronome Karin Labitzke a aussi remarqué
des liens entre l'humeur du Soleil et la direction du QBO
dans la stratosphère
avec le climat aux pôles et aux moyennes latitudes.
Cliquez
ici pour plus d'informations à ce sujet.
Une relation entre la durée du cycle
de Schwabe et la température à la surface
depuis 1860 a été trouvée. Plus les
cycles sont longs moins l'activité du Soleil est
importante et donc la constante solaire est moins importante.
Ce qui diminue la température de la Terre.

La
courbe des changements de durée des cycles solaires
(en rouge)
et celle des variations des températures de l'hémisphère
nord (en bleu)
se superposent quasiment. Cela semble indiquer que, lorsque
les
cycles raccourcissent, les températures augmentent.
Ce phénomène
pourrait s'expliquer par le fait que les maximas d'activité
des cycles,
alors plus rapprochés, produisent un vent solaire
plus dense
qui limiterait la formation de nuages dans l'atmosphère.
La température varie d'environ 0,40°C
avec une variation de 4 W/m2 de la constante
solaire. Ceci est la différence entre le minimum
de Dalton (1795 à 1830) et de 1980.
En plus
tout ceci, la variation de l'activité solaire a aussi
des effets sur les rayons solaires et eux à leur
tour ont des effets sur le climat de la Terre.
CHANGEMENT
CLIMATIQUE
A MOYEN ET LONG TERME
D'après la concentration du carbone 14 et du
béryllium 14 mesurée dans les carottes glaciaires,
on remarque une période de 2300 ans. L'origine de
cette variation (cycle de Hallstattzeit) n'est pas encore
connue mais il n'est cependant pas exclu que le Soleil (en
raison du carbone 14) ou même la circulation océanique
y participe. Le minimum de ce cycle coïncide avec le
minimum de Maunder. Ce qui fait qu'en 3950 il pourrait y
avoir un prochain petit âge glaciaire. Actuellement
le cycle de Hallstattzeit est croissant et son maximum devrait
être atteint vers l'an 2800. Certains chercheurs pensent
que cela pourrait être la cause ou une des causes
du réchauffement de la Terre.

Pendant le Petit âge glaciaire,
la Rivière du Tamise
de Londres a gelé en hiver lors du 17ème siècle.
Cette gravure représente la rivière glacée
en 1683-84.
Cela a coïncidé avec une période
où il y avait très peu de
taches de solaires et donc une activité solaire faible.
EVOLUTION DE LA TEMPERATURE
SUIVANT LES
CYCLES SOLAIRES D'APRES DAMONS ET JIRIKOWIC, 1992 :
température en °C |
-
LE CYCLE DE SCHWABE DE 11 ANS
- LE CYCLE DE GLEISSBERG DE
90 ANS
- LE CYCLE DE SUESS 200 ANS
- SOMME DES TROIS CYCLES
|
Cliquez
ici pour agrandir
RESUME
DES LIENS ENTRE
LE SOLEIL ET LE CLIMAT
Le mouvement des planètes gazeuses
fait varier l'élan angulaire du Soleil autour du barycentre
du Système Solaire. Tous les 179 ans l'élan
angulaire du Soleil varie très rapidement comme ce
fut le cas lors du minimum de Maunder. Ce qui pourrait ralentir
les grands courants de convection internes du Soleil soupçonnés
par certains scientifiques d'influer sur les variations de
l'activité solaire.
Lors d'une activité solaire faible
le diamètre du Soleil est plus important, et sa vitesse
de la rotation est plus faible d'environs 3% que la vitesse
actuelle. Lorsque l'activité solaire faiblie la luminosité
fait de même comme ça été le cas
lors du minimum de Maunder puisque la luminosité aurait
été plus faible d'environs 0,2 à 0,3%
que maintenant. Plus l'activité solaire faiblit, plus
le champ magnétique et le vent solaire faiblit et donc
plus l'extension du champs magnétique terrestre est
réduit. Ceci permet à plus de rayons cosmiques
d'entrer dans l'atmosphère. Et donc la nébulosité
augmente car les rayons cosmiques favorisent
la formation des nuages à basse altitude se
qui augmente l'albédo et donc réduit aussi la
luminosité et radiation du Soleil sur Terre.
Pendant le Minimum de Maunder l'irradiance
solaire totale longtemps appelé « la constante
solaire » était plus faible de 0,25% par rapport
à maintenant soit de 4W/m² ce qui a eu pour effet
de baisser la température 0,25°C. Bien que les
ultraviolets (UV) sont des radiations qui ne représentent
qu'environ 1 % de la production radiative solaire leur variation
est plus important que de l'irradiance solaire totale. Lors
d'une variation de 0,25% l'irradiance solaire totale par rapport
à maintenant, l'UV varie au alentour de 10%. L'UV a
beaucoup d'effet sur l'atmosphère. L'augmentation de
la température de l'ionosphérique est d'environs
300% entre le minimum et le maximum du cycle de l'activité
solaire de 11 ans. Donc lors d'une variation importante comme
entre le Minimum de Maunder et maintenant, l'UV a dû
varier tellement que cela a dû avoir assez d'effet sur
la chimie de la stratosphère (la couche d'ozone...)
et sa dynamique.
Donc lors d'une variation importante de plusieurs
cycles solaires d'une moyenne de 11 ans dû aux variations
des cycles à long terme comme le cycle solaire de Suess
ou De Vries, la variation de la radiation solaire, de l'UV,
de la luminosité, du champ magnétique, du vent
solaire et donc des rayons cosmique, sont une des causes de
l'évolution de la température dans l'atmosphère
terrestre.
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