(AMO)L'OSCILLATION DE
L'ATLANTIQUE MULTIDECENNALE


1ère PARTIE


VARIATION DE L'AMO

DESCRIPTION

LES CONSEQUENCES

OSCILLATION MULTI-DECENNALE DE L'ATLANTIQUE

  • DESCRIPTION

L'AMO (L'Oscillation Multi-décennale de l'Atlantique) est une variation cyclique à grande échelle dans le courant atmosphérique et océanique dans l'Océan Atlantique du Nord qui combine pour augmenter et baisser alternativement la température de la surface de l'océan Atlantique (SST). Cette oscillation qui est multi-décennale varie sur une échelle de 50 à 70 ans avec des anomalies positives pendant environs 40 ans suivies d'anomalies négatives de la SST pendant environs 20 ans dans l'Atlantique Nord avec une différence d'approximativement 0,6°C entre les extrêmes. l'AMO est un cycle quasi périodique, apparenté à la variabilité de la circulation du thermohaline océanique. Son indice montre que de 1856 à aujourd'hui qu'il y a eu une persistance chaude (de 1856 à 1900, de 1930 à 1960, de 1995 à aujourd'hui), et fraîche (de 1900 à 1920, de 1960 à 1995).

L'indice de l'AMO est calculé en faisant la moyenne de la SST du nord de l'Océan Atlantique à l'équateur de l'Océan Atlantique, entre 0°N et 60°N, puis 75°W et 7.5°W.

L'indice annuel de l'AMO de 1856 à 2011. Les parties rouges du graphique
montrent que la Température de la Surface (SST) de l'Atlantique du Nord est plus
chaude que la moyenne et inversement pour la SST de l'Atlantique Sud, puis les parties
bleues, montrent au contraire que la SST de l'Atlantique du Nord
a été au-dessous des normales alors que la SST a été au dessus de la normale.
Le graphique a été créé puis est mis à jours suivant les données de la NOAA

L'évolution du AMO sur une moyenne mobile de 10 ans reconstituée à partir de cernes
d'arbres d'Amérique du Nord de l'Est, de l'Europe de l'Ouest, et de Scandinavie de
1572 à 1980 suivant les données de la NOAA et qui est mis à jours chaque années
suivant les autres données de la NOAA de ci-dessus.

  • LES CONSEQUENCES

    • L'AMO a beaucoup d'effets sur le climat de l'Hémisphère Nord. Il a été montré qu'il est responsable d'environ 15% du réchauffement de 1°C sur la France au cours de ces 10-15 dernières années ! Ce qui dû à l'échange d'énergie entre l'océan et l'atmosphère.

    • L'EFFETS SUR LES CYCLONES DE L 'ATLANTIQUE

      Ce phénomène climatique a aussi des conséquences sur le nombre et voir la puissance des cyclones tropicales dans l'Atlantique du Nord sur une échelle à long terme alors que la QBO, ENSO... ont des effets sur une échelle annuelle.

      Lors de la phase positive de l'AMO comme de 1995 à aujourd'hui, le nombre de cyclone est plus important que lors de la phase négative comme de 1960 à 1995. Car lorsque l'AMO est en phase positive la circulation océanique est plus rapide, les westerlies (vent d'ouest de mi-latitude) sont décalés vers le nord et l'alizé réchauffent plus l'océan ce qui est favorable pour la formation des cyclones. Alors que lors de la phase négative la circulation du thermohaline est plus faible, les vents d'ouest s'incurvent plus loin vers le sud. Cette situation cause un cisaillement vertical de vent qui diminue le nombre des cyclones tropicaux dans l'Atlantique du Nord.

Comparaison de l'évolution de l'indice du AMO (juin à octobre) et de l'évolution
du nombre de tempêtes et cyclones tropicaux dans l'Atlantique du Nord. Le graphique
a été créé puis est mis à jours suivant les données du AMO de la NOAA et du
nombre de cyclones suivant les données de UNISYS WEATHER

    • L'EFFET DE L'AMO SUR L'AMERIQUE DU NORD

      L'AMO est responsable des changements de la circulation atmosphérique régionale et donc associée à des anomalies sur les précipitations et températures des États-Unis, du sud du Mexique et probablement de l'Europe de l'ouest.

      Pendant la phase positive de l'AMO la plupart des États-Unis voient moins de précipitations et plus de sécheresses dans le centre-ouest. Mais vers le sud-ouest des États-Unis pendant la phase chaude les précipitations sont plus importantes. Et lors du AMO- c'est tout l'inverse.

      Entre la phase chaude et fraîche de l'AMO, le flux du Mississippi varie de 10% pendant que l'afflux vers le Lac Okeechobee, Floride varie de 50-40%. Lors des phases froides, soit l'AMO-, la moyenne de l'afflux du lac est approximativement de 2 pieds alors que pendant les cycles chauds, soit l'AMO+, l'afflux est d'environs de 4 pieds. Le modèle géographique de la variabilité est influencé par les changements des précipitations principalement l'été.

      A droite vous avez une comparaison entre l'indice du AMO (en haut à droite) et du pourcentage des précipitations en Floride (la partie ombragée en bas à droite) puis du pourcentage du niveau d'eau dans le Lac Okeechobee de Floride (la courbe bleu en bas à droite).

      En étudiant le rapport, entre les données de la coupe de l'arbre et la variation du climat de ces cents dernières années dans le Nord de l'Amérique et de l'Europe, on retrouve les liens de l'Oscillation Multi-décénnales de l'Atlantique.

    • ANOMALIE LORS DE
      DE LA PHASE POSITIVE
      DE L'AMO

      ......................

      Le climat de l'Amérique du Nord est influencé à long terme par l'AMO comme on le voit ci-dessus mais aussi par le phénomène climatique du Pacifique, la PDO. Et donc ces deux oscillations à longues durées peuvent se contre dire ou bien l'inverse et donc amplifier les anomalies des précipitations, températures et de la pression atmosphérique.

      A droite vous avez une comparaison des indices des deux phénomènes climatiques : "A" la PDO et "B" la AMO.

       

      Les secteurs des fréquences moins importantes (bleu < 25%) et plus importantes
      (rouge > 25%) des sécheresses sont associés aux phénomènes climatiques du
      PDO et de l'AMO. Notez l'ampleur plus grande de la sécheresse des
      États-Unis liée au réchauffement de la SST de l'Océan Atlantique du Nord.

      Deux des sécheresses les plus sévères du 20ème siècle se sont produites pendant l'AMO positive entre 1925 et 1965 : La « Dust Bowl » ou « la cuvette à poussière », le nom donné à une série de tempêtes de poussières des années 1930 et la dernière grande sécheresse dans le Midwest, au milieu des années 1950.

    • LES CONCEQUENCES DE CONVERGENCE SUR LA ZONE INTERTROPICALE


      L'évolution de l'anomalie des précipitations au Sahel de 1900 à maintenant
      par rapport à la moyenne de 1950 à 1979 et l'évolution du AMO. Le graphique
      a été créé puis est mis à jours suivant les données de la NOAA et du JJASO

      Lorsque l'AMO est positive, une rétroaction positive d'air-mer se développe.

      La différence de pression atmosphérique à la surface de la mer entre le nord et les sud conduit un vent exceptionnellement fort par le Sud-Est de l'Afrique. Cette anomalie de vent affaiblit les tradewinds du nord-est. Quand les Alizés "tradewinds" sont affaiblis ils refroidissent moins l'eau dans le nord, et l'eau se développe plus chaude. La température plus chaude augmente la différence de pression entre le nord et sud de l'Atlantique, et cause une anomalie plus forte de vent. La rétroaction continue.

      En raison de l'eau chaude dans le Nord de l'Atlantique, le vent proche de l'équateur s'intensifie, l'ITCZ (la zone intertropicale de convergence où d'importantes précipitations se produisent) se déplace vers le nord.

      Le climat au Brésil du Nord-Est devient plus sec que la normale. Pendant une période de sécheresse, beaucoup de Brésiliens émigrent à des secteurs plus humides. En attendant, la région du Sahel de l'Afrique obtient beaucoup plus de pluie que lors des années 80. Chaque décennie, ces climats pluvieux et secs changent de place par ce que la température de la surface la mer l'Atlantique Nord et du Sud s'inverse. Et donc leur effet sur le climat s'inverse.