II
LIENS ENTRE
L'OCÉAN ET L'ATMOSPHÈRE

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2ème PARTIE
arrêter
le son
LE
GULF-STREAM
Le Gulf Stream est un courant marin de surface, chaud
qui longe la côte américaine depuis le Golfe
du Mexique et qui se dirige vers le nord-est de l'Océan
Atlantique, poussé par les vents dominants du sud-ouest,
en se refroidissant progressivement. Le Gulf Stream est parmi
les courants les plus forts. Il déplace leau
chaude des zones subtropicales vers les pôles.
En automne, le Gulf Stream se décale vers le
nord, alors qu'en hiver et au printemps il se décale
vers le sud (Auer 1987 ; Kelly and Gille 1990 ; Frankignoul
et al. 2001). Comparé à la largeur du courant
(environ 100-200 kilomètres), la gamme de cette variation
(30-40 kilomètres) est relativement petite (Hogg
et Johns 1995). Cependant, les études récentes
par Mariano et autres (2002) suggère que la gamme
méridionale de la variation annuelle du chemin du
Gulf Stream pourrait être plus vers 100 kilomètres.
Selon des résultats d'altimétrie de Geosat,
le courant transporte une quantité maximum d'eau en
automne et minimum au printemps, dans la phase avec les décalages
au nord-sud de sa position (Kelly and Gille 1990; Zlotnicki
1991; Kelly 1991; Hogg and Johns 1995). Rossby et Rago (1985)
et Fu et al. (1987) ont obtenu des résultats semblables
quand ils ont regardé les différences du niveau
de la mer. Toutes ces études ont constaté que
le Gulf Stream a une variabilité saisonnière
marquée, avec l'amplitude de sommet à sommet
d'une hauteur de la surface de la mer de 10-15 centimètres.
La fluctuation est la plupart du temps confinée au
dessus de 200-300 m de l'eau, c'est un résultat du
réchauffement et de l'expansion saisonnière
des eaux de la surface (Hogg et Johns 1995). Mais les variations
du transport des eaux profondes semblent être presque
opposées à la phase des eaux de la surface,
et leur grandeur est plus significative (Hogg et Johns 1995).

Le Gulf Stream jusqu'à la la Mer du Nord
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Le Gulf Stream à la sortie
du Golfe du Mexique
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Les courants marins comme le Gulf Stream, répartissent
la chaleur autour du globe, tout comme latmosphère.
D'après des calculs, les courants océaniques
apportent une bonne partie de la chaleur relâchée
en hiver. Mais contrairement à ce que beaucoup de
personnes pensent, le Gulf Stream a une faible influence
sur le contraste thermique entre les hivers Européens
et Américains. Par contre, les courants marins jouent
un rôle plus important plus au nord, en empêchant
la formation de glaces de mer le long des côtes norvégiennes.
D'après des simulations numériques le transport
océanique de la chaleur augmente les températures
hivernales de l'Est de l'Amérique du Nord et de l'Europe
occidentale de 2 à 3°C soit 10% du réchauffement
généré par les mouvements atmosphériques.
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LES
ÉCHANGES DE CHALEUR
ENTRE L'OCÉAN ET L'ATMOSPHÈRE
Tout comme latmosphère, locéan
joue un jeu important sur le climat. L'eau se réchauffe
moins vite que l'air mais elle se refroidit moins vite contrairement
à l'air. L'océan a une "mémoire"
nettement plus longue que l'atmosphère : de l'ordre
de la saison en ce qui concerne les courants de surfaces,
de la décennie au moins en ce qui concerne les grandes
masses d'eau dans l'océan profond.
La chaleur ainsi stockée dans leau des
zones tropicales est restituée vers latmosphère
aux plus hautes latitudes. Cest ainsi que sont engendrés
les courants océaniques de surface et de profondeurs
qui transportent cette chaleur de léquateur
vers les pôles. Cela permet déquilibrer
lexcédent du rayonnement solaire que reçoivent
les régions équatoriales. L'Atlantique véhicule
probablement plus de chaleur de l'équateur vers le
nord que le Pacifique. On estime que l'océan contribue
pour environ 30 % au transport de la chaleur, de l"équateur
vers les pôles, réalisé par le système
climatique.

Cliquez
ici pour voir en une animation plus grande
l'évolution de la température des océans
suivant les mois
Au cours de ce transport, l'océan
et l'atmosphère échangent constamment de l'énergie
: à la surface de l'océan, ces échanges
constituent des flux supérieurs à ceux provenant
du Soleil sous forme de lumière visible. Ils se font
sous forme de radiations infrarouges, à des longueurs
d'ondes de l'ordre de 10 à 12 µm. D'autre part,
un échange très important, (en fait dominant)
se fait sous forme de chaleur latente, par évaporation
et condensation dans l'atmosphère de l'eau des océans.
Avec l'évaporation de l'eau, qui est plus importante
au tropique, la salinité augmente mais avec les apports
d'eau douce des pluies et des rivières elle diminue.
Un deuxième terme essentiel d'échange
d'énergie entre l'océan et l'atmosphère
est dû à la friction du vent à la surface
des océans.
En été, l'ensoleillement
est plus important ce qui réchauffe la surface de
l'océan. Les vents brassent l'eau de l'océan
et redistribuent cette chaleur sur une couche de quelques
dizaines de mètres de profondeur. Alors cette couche
stocke cette énergie. Puis quand l'hiver arrive,
l'ensoleillement est moins important et les vents plus violents.
Lentement l'océan se refroidit en relâchant
sa chaleur dans l'atmosphère.

A gauche stockage de la chaleur en été.
A droite, après le largage de la chaleur,
les eaux deviennent froides et plus denses
(en
bleu clair) et plongent puis elles sont
remplacées par les eaux plus profondes
plus chaudes et moins denses (en
bleu foncé).
Cliquez
ici pour voir actuellement la température de la surface
des océans

Le contraste des températures
de l'hiver dépend de trois phénomènes
:
- 1°) le relargage dans l'atmosphère de la chaleur
stockée lors de l'été ;
-2°) le transport de la chaleur du Gulf-Stream vers
le nord de l'Europe ;
- 3°) les grands méandres atmosphériques
qui, en parties façonnés par les
reliefs, s'étendent sur plusieurs milliers kilomètres.
Cliquez
ici pour agrandir
Voici une vidéo d'océanographes de l'IRD
expliquant le rôle essentiel joué par locéan
dans les mécanismes complexes du climat.
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