GLACIATIONS ET
INTERGLACIATONS

1ère PARTIE


LES CAUSES DES GLACIATIONS

HISTORIQUES DES GLACIATIONS ET INTERGLACIATIONS

LES CAUSES DES GLACIATIONS
ET DES PERIODES CHAUDES

Les causes des glaciations et périodes chaudes résident à la fois dans l'astronomie et la géophysique :

On songe en premier lieu à l’environnement de la Terre, c’est-à-dire ses relations avec le Soleil. En effet, notre étoile évolue et son activité fait varier sa luminosité, ce qui affecte directement la température de notre planète. Il y a 400 millions d’années, la constante solaire était inférieure à sa valeur actuelle de 4.%. Or, nous ne connaissons pas l’importance relative de l’activité solaire par rapport à une variation de CO2. Certains modèles doivent surestimer la constante solaire. Pour d’autres, ce serait l’inverse.

La réponse du climat aux variations astronomiques est complexe : on doit aussi prendre en compte les multiples interactions non linéaires qui interviennent entre l'atmosphère, les glaces, l'océan, la terre et même la biosphère (l'ensemble des organismes vivants ). La dynamique des immenses calottes glaciaires entre en jeu de plusieurs façons. Une fois présentes, les calottes de glace tendent à s'étaler et intensifient le refroidissement de la surface de la Terre. Un glacier déforme également le socle rocheux sur lequel il repose. Par sa lenteur, ce processus de réajustement isostatique engendre une dissymétrie entre les phases d'accumulation et de fonte des calottes. Il favorise l'accumulation de glace en tant que l'enfoncement du socle n'est pas significatif, mais, au contraire, accélère la fonte dès qu'une baisse notable de l'altitude de la calotte se produit.

D'après Milutin Milankovitch, qui développa cette théorie dans les années 1920, lorsque l'ensoleillement reçu pendant l'été sous les hautes latitudes de l'hémisphère Nord diminue, la neige tombée en hiver ne fond plus complètement pendant l'été et commence à s'accumuler. Or la neige réfléchit fortement le rayonnement solaire, ce qui tend à accentuer le refroidissement et permet d'enclencher une glaciation.

Sans compter que dans ce flou climatique, la Terre a aussi son mot à dire.

  • LA VARIATION DE TROIS PARAMETRES

Le mouvement de la Terre a aussi beaucoup d'influences sur le climat. L'astronome serbe nommé Milutin Milankovitch a démontré entre 1920 et 1941 que la Terre subit trois variations et qu'elles sont les causes des glaciations et périodes chaudes :

 
  • La Précession des équinoxes et du Périhélie

Deux paramètres orbitaux interviennent en même temps pour expliquer les variations des saisons.

  1. La Précession des équinoxes

    L'axe de rotation de la Terre qui est incliné de 23,27° justifie l'existence des différentes saisons. Mais son axe varie au cour du temps, il décrit un cône en 25.868 années : les saisons se déplacent sur l'orbite terrestre. Ce mouvement, appelé précession axiale, est dû à l'attraction combinée du Soleil et de la Lune sur le bourrelet équatorial. Grâce à notre satellite l'échéance de la variation de l'axe de rotation est plus lente et permet d'y avoir la vie sur notre planète. Donc sans la Lune l'axe de la Terre décrirait un cône en même pas 10.000 ans ce qui aurait des effets sur le climat.

    Actuellement l'axe de rotation de la Terre est dirigé vers l'étoile polaire de la constellation de la Petite Ours mais dans 12.934 ans elle sera dirigé vers l'étoile Véga de la constellation de la Lyre et 12.934 ans plus tard l'axe de la Terre serra de nouveau pointée vers l'étoile polaire. Dans l'hémisphère Nord, la distance au Soleil est minimale en hiver et maximale en été, et inversement dans l'hémisphère Sud. Nous sommes dans une situation qui adoucit les hivers et refroidit les étés de l'hémisphère Nord, alors qu'elle accroît les contrastes saisonniers de l'hémisphère Sud. Au contraire, il y a environ 10.000 ans, la Terre passait par le point le plus proche du Soleil au moment du solstice d'été boréal et non au solstice d'hiver comme de nos jours. L'hémisphère Nord recevait alors plus d'énergie solaire en été et moins en hiver.

    l'évolution de l'inclinaison de l'axe des pôles


    Une vidéo de la precession des équinoxes




    La précession axiale

    A la précession des équinoxes se superposent des ondulations mises en évidences en 1748 par James Bradley, nommées la nutation. Cette dernière est un léger mouvement d'oscillation de l'axe de la Terre causé par l’évolution de l'orbite de la Lune, perturbée par le Soleil, autour de la Terre. Ce mouvement parcourt un tracé en boucle sur la trajectoire de précession dont chaque oscillations est d'une période de 18,6 ans. Cela représente un faible basculement de l'axe des pôles d'un maximum de 0,0025° (9,21") dans un intervalle de temps de 18,6 ans.

    En plus de ceci, l’axe de rotation terrestre varie aussi dans un repère lié à la planète elle-même et non au Soleil et à la Lune. Les composantes principales des variations observées sont :

    - une oscillation annuelle, forcée par les variations saisonnières de la pression atmosphérique et océanique.

    - une oscillation d'une trajectoire complexe que le pôle Nord décrit à la surface du globe appelée : Polhodie ou mouvement de Chandler. La polhodie est un mouvement propre dû à la forme ellipsoïdale du globe de 430 jours et une amplitude de l'ordre de 10 m, dont l’excitation est liée à des mouvements internes du magma et non à l’action de la Lune et du Soleil comme pour la nutation et la précession.

    - Une variation due à la dérive du continent canadien.


    Les différentes forces modifiant la rotation de la Terre


    Ce graphique représente le "mouvement du pôle" (ici représenté par la courbe en
    pointillés noirs) contenu dans un carré de 20 mètres de côté et nn trait plein on voit
    l'évolution moyenne année par année depuis 1890. Ici vous avez les coordonnées
    de l'axe de rotation moyen dans le système de référence terrestre de l'IERS.


    Filtrage de la coordonnée X pôle Nord valeurs
    brutes (en haut) et Y Sud (en bas) depuis 1890
    avec la composante saisonnière, de
    Chandler et les variations irrégulières.

  2. La Précession du Périhélie
Par rapport aux étoiles, l'orbite terrestre elliptique effectue une rotation (la précession du périhélie). Ceci, modifie le mois de l'année à laquelle la Terre est au périhélie c'est à dire quand la Terre est au plus proche du Soleil. Ceci est aussi dû à l'attraction des planètes, du Soleil et de la Lune.

Evolution de la rotation de l'orbite terrestre vu de dessus

Ces deux mouvements combinés ramènent à 22_000 ans la périodicité de la précession des équinoxes. Ce mouvement résultant, combiné à la variation de l'excentricité de l'orbite de la Terre fait varier la distance Terre-Soleil suivant deux périodes, 19_000 ans et 23_000 ans.

 

 

Les variations saisonnières d'insolation associées au
cycle de précession dépassent souvent 10%. Il s'agit du
principal forçage climatique à l'échelle des milliers d'années.


  • L'obliquité
L'axe de rotation de la Terre est actuellement incliné de 23°27'. Mais elle varie entre 21°59' et 24°50' sur une période 41_000 années. Cette fluctuation agit sur la répartition de l'énergie reçue aux différentes latitudes suivant les saisons, en particulier la durée de la nuit polaire aux latitudes les plus élevées. Quand l'obliquité atteint 24°50' cela entraîne des hivers rigoureux aux latitudes moyennes. Mais lorsque l'obliquité est moins importante ça favorise les glaciations et inverse lorsqu'elle est plus importante.

L'obliquité de la Terre

 

Evolution de l'obliquité de l'écliptique dans le temps

Cliquez ici pour voir l'obliquité de la Terre lors de ces 5 millions dernières années

  • La variation de l'orbite terrestre
La masse du Soleil commande le mouvement de la Terre dans l'espace, mais la présence des autres planètes (surtout Jupiter) du Système Solaire perturbe ce mouvement et entraîne des variations à long terme des paramètres de l'orbite de la Terre. L'excentricité qui est de 0,02, mesure l'écart entre l'orbite terrestre et un cercle parfait. Il varie entre 0 et 0,07. Sa période varie selon une période 400_000 ans et une de 100_000 ans. Donc le flux global du rayonnement qu'elle reçoit du Soleil varie, suivant sa répartition dans l'espace et le temps.

Excentricité : le caractère elliptique de l'orbite a été exagéré

L'excentricité lors de ces 1 000 000 dernières années

L'excentricité lors de ces 5 millions d'années


L'astronome Serbe Milutin Milankovitch a démontré entre 1920 et 1941 que toutes ces variations sont la cause des glaciations que la Terre a subit. La dernière grande glaciation a connu son maximum il y a 22.000 ans, les températures étaient inférieures d'environ six degrés à celles actuelles et on peut s'attendre à un retour de la glace dans plusieurs dizaines de milliers d'années.